Glossaire philatélique - D
Les définitions ci-dessous sont basées sur des anciens bulletins du Cercle Philatélique Paul de Smeth, datant des années 1985-1990. N’hésitez pas à nous contacter via le formulaire de contact si vous trouvez une erreur ou une approximation dans les définitions proposées.
“D”
La marque “D” a été appliquée par le bureau de Bruxelles au cours d’une période s’étalant de novembre 1833 à mai 1838. Elle se rencontre soit au recto, soit au verso et en couleur rouge ou bleue. Elle a été remplacée par la marque “C”. La marque “D” signifierait : taxation vérifiée par un directeur des postes. (Van den Panhuyzen)
DATE
Indication du temps et du lieu où une lettre a été écrite.
DATEUR
Qui sert à dater.
Les dateurs des postes belges sont des cachets ronds à simple ou double cercle, qui indiquent la date et le lieu où il a été frappé. Depuis 1872, ils servent d’oblitération des valeurs d’affranchissement. Il existe cependant quelques dateurs ovales pour des services spéciaux comme ambulants, imprimés et enregistrés.
En avril 1902 on signalait que des particuliers, en achetant des timbres, etc.., demandaient parfois aux agents d’oblitérer ces valeurs au moyen du timbre à date. Il était formellement interdit de satisfaire à ces demandes.
A dater d’avril 1902, on devait désigner dans les timbres à date, la première heure du jour au moyen du bloc 0-1; les bureaux qui avaient le service de nuit devaient demander des caractères 0-1 en échange de ceux 24-1.
Malgré les recommandations faites en 1898 et en 1899, des bureaux continuaient à apporter peu de soins au timbrage des envois enregistrés. Les empreintes manquaient souvent de netteté au point que les indications n’en pouvaient être déchiffrées, ce qui présentait de graves inconvénients notamment en ce qui concernait les soumissions. Il fallait appliquer une nouvelle empreinte du timbre à date si la première manquait de netteté.
En octobre 1910, les timbres à date et les griffes des bureaux de poste situés dans une même localité, portaient le nom de la commune suivi ou précédé de l’indication de la rue, place, quartier, etc.. où ces établissements étaient installés. En vertu d’une décision ministérielle ces bureaux furent dorénavant distingués par un numéro d’ordre. Exception fut -31 faite, toutefois, pour les perceptions de Bruxelles (Midi), (Nord) et (Quartier Léopold) qui conservèrent leur dénomination. De même que les dépôts et les dépôts-relais, les agences postales étaient différenciées des autres catégories de bureaux, par deux étoiles qui figuraient en exergue sur le timbre à date, comme signe distinctif. Dans la généralité des localités où les deux langues étaient usitées ainsi que dans certaines villes, pour lesquelles la traduction était consacrée par l’usage, les bureaux de poste furent pourvus de timbres à date et de griffes bilingues. L’administration remplaça successivement les timbres à date et les griffes du service en vertu des décisions. Toutefois on ne fournit une nouvelle griffe pour étiquettes à dépêches qu’aux bureaux des localités où il n’existait qu’un établissement postal et à ceux dont la dénomination française était modifiée. Le mois des timbres à date était indiqué en chiffres romains et l’heure devait figurer en tête. L’emploi des caractères mois en chiffres romains IX et XI pouvant prêter à confusion, l’attention du personnel fut attirée le 31 août 1911, sur la manière de disposer ces blocs dans le timbre à date. Après le montage des timbres, il convenait de s’assurer, par l’examen d’une empreinte, que les blocs avaient été convenablement placés.
En mars 1914 on demanda aux bureaux de poste qui n’avaient pas l’emploi des blocs-horaires 21-22, 22-23, 23-24, 0-1, 1-2, 2-3 et 3-4 de les renvoyer la commission de réception des postes et des télégraphes à Malines.
DÉBOURSÉ
L’argent que l’on a payé ou dépensé pour le compte de quelqu’un.
DÉCÉDÉ
Sortir de la vie – mourir de mort naturelle.
Cachet et petite étiquette rectangulaire uni ou bilingue que l’administration appose sur le courrier non distribué pour raison de décès du destinataire.
Les correspondances ordinaires adressées des personnes décédées, sont portées au domicile désigné, aussi longtemps qu’elles y sont reçues, à moins qu’un acte légal n’en autorise la remise à un exécuteur testamentaire, à un héritier ou à toute autre personne. En cas de refus au domicile elles sont gardées au bureau pendant 3 mois.
Lorsque le destinataire est décédé, les lettres assurées et les objets recommandés sont délivrés aux ayants droit après qu’ils ont fourni les justifications déterminées par l’Administration.
DÉCIME RURAL
Toutes lettres qui provenaient ou étaient destinées à un lieu où il n’existait pas de bureau de poste aux lettres devaient payer, en sus de la taxe progressive fixée, un droit fixe de décime lorsque le lieu d’origine et celui de destination n’étaient pas desservis par la même direction (10.12.1832). Le 20 août 1836, l’administration décida de faire distribuer à domicile et recueillir les lettres dans toutes les communes du royaume. Une boite aux lettres fut placée dans chacune des communes où il n’existait pas d’établissement de poste aux lettres. Chaque canton postal était divisé par journée de marche entre les facteurs ruraux dont l’itinéraire ne pouvait être modifié sans ordre du Ministre.
Tous les particuliers conservaient la faculté de prendre ou faire prendre leurs lettres à un bureau. Toute lettre recueillie par un facteur rural portait l’empreinte du timbre placé dans la boîte de la commune où la lettre avait été recueillie (cachet de boîte de levée ou littera).
Avant le départ des facteurs ruraux, le Percepteur ou le Distributeur devait s’assurer que les spatules destinées à recevoir l’encre à timbrer les parts et les lettres extraites des boîtes rurales, étaient convenablement enduites de cette encre. Les facteurs devaient appliquer l’empreinte du timbre sur les lettres extraites de la boîte sur chacune des lettres trouvées. L’empreinte du timbre des boîtes rurales devait être correcte et uniformément placée à droite, à l’angle supérieur des lettres. Les facteurs ruraux étaient tenus de distribuer à domicile; ils faisaient payer immédiatement le port des lettres qu’ils remettaient. Le port d’une lettre une fois payé par le destinataire ne pouvait plus être restitué. Les cantons postaux qui présentaient trop d’étendue pour être desservis dans leur entier par des facteurs ruraux partant du même bureau étaient desservis en partie, par des facteurs ruraux appelés facteurs de relais. Une surveillance sévère était particulièrement recommandée aux Percepteurs et Distributeurs, sur les facteurs de relais. A dater du ler juillet 1841, le service des postes rurales fut rendu quotidien dans toutes les communes du royaume. Le 24 décembre 1847 il fut décidé que les lettres simples dont le lieu d’origine et celui de destination étaient desservis par le même bureau de poste ne seraient taxées que du port d’un décime. Les Percepteurs reçurent un timbre “C.C.” qui ne devait être appliqué que sur les correspondances cantonales proprement dites et la taxe supplémentaire d’un décime soumise aux lettres provenant ou destinées à un lieu où il n’existait pas de bureau de poste fut rapportée.
Dès le 21 juin 1849, les hameaux ou sections de communes rurales éloignés de 20 minutes au moins de l’emplacement de la boîte principale et recevant en moyenne deux lettres par jour, eurent droit à l’établissement d’une boîte supplémentaire. Toute station du chemin de fer qui n’avait pas de boîte aux lettres au 10 avril 1850 devait en être pourvue sans retard.
L’emploi de messager-piéton fut supprimé le 12 avril 1853.
DÉFECTUEUX
Qui manque des qualités requises.
Un timbre défectueux est de 2ème choix; c’est un timbre qui est abîmé, soit déchiré, soit aminçi, etc… Certains timbres défectueux ont été réparés, il faut s’en méfier et bien examiner un timbre lorsqu’on l’acquiert.
DÉMONÉTISER
Déclarer qu’une monnaie, un papier-monnaie, un timbre-poste n’aura plus cours légal.
Timbre rendu sans valeur d’affranchissement par une décision ministérielle. Nos épaulettes et nos médaillons furent démonétisés en septembre 1866. Les catalogues signalent généralement la date de la mise hors cours des timbres.
DENTELURE
Découper les bords d’un objet en forme de dents.
On appelait indifféremment piqués ou dentelés les timbres autour desquels des lignes de petits trous avaient été faites la machine, ce qui permettait de les détacher des feuilles sans avoir besoin de ciseaux. C’est Monsieur Henri ARCHER qui inventa, dans l’automne de 1847, la machine à piquer les feuilles de timbres-poste. Les premiers timbres-poste dentelés que nous connaissons sont du mois de novembre 1854. Ils sont anglais (Natalis Rondot 1862).
C’est en 1863 que furent dentelés les premiers timbres belges.
La dentelure des timbres-poste se mesure sur 2 cm. et varie entre 7 et 24 dents. La dentelure se détermine à l’aide d’un odontomètre (voir ce mot) -33- et est indiquée dans les catalogues par un ou 2 nombres qui représentent le nombre de dents se trouvant sur 2 cm. du timbre. Le 1er nombre indique les dents horizontales, le second celles verticales. Lorsqu’il n’y a qu’un seul nombre indiqué c’est que le timbre a la même dentelure des côtés.
Il a deux sortes de dentelures. La première qui fut utilisée en Belgique, en 1863, était linéaire, obtenue au moyen de lames droites perforant successivement les feuilles dans les deux sens, ce qui occasionnait des différences de format de timbres ainsi dentelés. La seconde était dite ‘au peigne” et perforait d’un coup trois côtés des timbres d’une rangée horizontale, le quatrième l’étant lorsque la feuille avancée mécaniquement d’une quantité suffisante venait présenter ‘au peigne” l’intervalle horizontal suivant.
Certains timbres existent dentelés et non dentelés; lorsque ces derniers ont plus de valeur que les premiers, il faut bien examiner la marge des non dentelés qui pourraient avoir été découpés des autres timbres.
DÉPART
Action de partir.
Les cachets “Départ” étaient appliqués sur le courrier qu’il oblitérait pour indiquer le lieu et la date du dépôt de celui-ci. La mention “départ” fut supprimée en 1910 tout en subsistant sans la mention particulière. Ce cachet “DEPART” a été employé dans plusieurs bureaux importants du pays, mais déjà à Bruxelles, en janvier 1881, on rencontre un cachet ordinaire avec ajoute de chaque côté d’un numéro “5” qui était celui du service des départs.
DÉPOSÉ AU GUICHET
Griffe qui n’implique pas que le port été payé au guichet puisque cette griffe ne se rencontre que sur des plis en franchise postale militaire.
Le 1er février 1919 des instructions ordonnaient aux militaires en congé ou isolé de remettre leur correspondance à un guichet ou à un facteur civil en tournée. Les plis des membres de la Mission belge au G.Q.G. britannique étaient déposés au guichet revêtus d’un cachet rectangulaire spécial (Rousseau).
Certains bureaux employaient un cachet cet effet, tandis que d’autres se contentaient d’une mention manuscrite.
DÉPÔT
Lieu où l’on dépose habituellement certains objets.
Les dépôts de poste, bureaux à activité restreinte, installés chez des particuliers, dans un village, furent créés par l’arrêté royal du 17 juin 1879 (Dr. J. Stibbe).
La fonction d’agent de dépôt pouvait être accordée aux femmes.
DÉPÔT-RELAIS
Voir à RELAIS.
DE SMETH (Paul)
Grand philatéliste né en 1859 et mort en 1940.
A sa mémoire la Fédération Royale Belge des Cercles Philatéliques a créé, en 1948, un prix littéraire Paul de Smeth qui est décerné annuellement à un philatéliste belge dont le travail, au cours de l’année écoulée, a le mieux servi la cause de la philatélie.
DESSIN
Représentation d’un objet quelconque réel ou imaginaire, faite sur une surface plane au crayon, à la plume ou par tout autre moyen manuel.
DESTINATAIRE
Celui ou celle à qui on envoie une lettre, un paquet, etc..
Les correspondances sont, sauf demande contraire, portées à domicile. Cette remise peut, pour les objets autres que les lettres affranchies et les cartes postales, être différée en cas d’affluence extraordinaire ou d’excès de poids. Les envois d’un poids supérieur 2 K° sont retirés par les destinataires. Les envois assurés ou recommandés ne sont pas présentés plus de deux fois à domicile.
Lorsque l’adresse d’une lettre ordinaire porte un nom commun à plusieurs personnes dans la même localité, sans qu’il y ait de désignation particulière à l’une d’elles, ces personnes étaient convoquées au bureau. Là, si tous les homonymes y consentaient, il était procédé à l’ouverture de la lettre, et elle était, sauf opposition par l’un d’eux, remise à celui qui s’en déclarait le destinataire. En cas de contestation, la lettre était refermée. Il était fait mention sur l’adresse de la cause qui en empêché la distribution. Elle était ensuite traitée comme lettre à adresse incomplète.
DÉTAXÉ
Diminution ou suppression d’une taxe.
Les demandes en remboursement ou en réduction de taxes étaient, comme signalé en 1872, souvent basées sur une différence de poids insignifiante. La taxe des lettres était établie sur le poids réel constaté au bureau d’origine, après application des timbres-poste, s’il y avait lieu. Or, très fréquemment, par suite de la dessication de l’encre des timbres-poste et surtout du papier, une lettre qui au départ dépassait légèrement le poids maximum de la lettre simple, se trouvait à son arrivée à destination, réduite à ce poids et même en dessous, de là des réclamations qui ne pouvaient être accueillies, l’application de la taxe ayant eu lieu régulièrement.
DIAPOSITIVE
Photocopie sur verre.
Beaucoup de collectionneurs font des “dias” pour ensuite les projeter lors d’une causerie ou conférence de façon à ne pas devoir transporter les originaux et pour projeter sur un grand écran les pièces qu’ils désirent montrer.
DIPLÔME
Titre qu’un corps, une faculté, une société délivre à chacun de ses membres pour justifier de la qualité qui lui a été conférée.
Distinction donnée dans les expositions philatéliques.
DIRECTION
Se dit de certaine administration publique
Les principaux bureaux de poste étaient des “DIRECTIONS”. En 1830 il en existait 62; elles furent supprimées en 1841.
Le avril 1841 le titre de directeur des postes était réservé aux fonctionnaires supérieurs de l’Administration. Les anciens directeurs s’appelèrent des percepteurs.
DISTINCTION
Action d’établir une différence entre des personnes. Se dit des choses qui honorent, qui élèvent au-dessus des autres.
Dans les expositions philatéliques des distinctions sont attribuées suivant le mérite des participations.
DISTRIBUTION
Action de distribuer les lettres.
En 1830 il y avait 1 distribution par jour, rarement 2 et à Bruxelles 3.
Avant la guerre de 1914, il y avait jusqu’à neuf distributions par jour dans le centre de Bruxelles !
DISTRIBUTION (bureau de)
Les bureau de distribution étaient des bureaux secondaires qui furent supprimés le 1er janvier 1870. Ces bureaux furent érigés en Perceptions et l’emploi et le grade de distributeur des postes fut supprimé. Les bureaux de distribution se distinguaient par leur cachait oblitérant à lignes verticales puis à double cercle ou même à simple cercle avec 2 étoiles dans la couronne de chaque côté du millésime. Certains bureaux furent dotés d’un joli cachet sans millésime, connu par les marcophiles sous le nom de “cachet n° 18” d’après la nomenclature de L. FERLANT. Les cachets de distribution étaient toujours frappés en noir.
DIX-NEUF-CENT-QUINZE (émission 1915)
Nom donné à une émission dont la mise en service avait déjà été décidée avant la guerre et dont la bandelette dominicale devait être supprimée.
DOUBLE
Qui est compté de même nature, de même espèce. Avoir deux exemplaires d’un livre, d’un timbre.
Beaucoup de collectionneurs échangent leurs doubles entre-eux.
DOUBLE DE GENÈVE
Timbre double émis 5 centimes à Genève en 1843, lithographié en noir sur papier vert jaunâtre et représentant les armes du canton. Deux timbres locaux formaient un timbre cantonal. Deux de ces timbres, Imprimés l’un à côté de l’autre, étaient réunis en haut et en bas, par un filet d’encadrement. Avec ce timbre cantonal ou double timbre local, on affranchissait les lettres pour le canton. Le timbre local de droite est toujours carré et celui de gauche est rectangulaire.