Pli 02/08/1926 affranchissement et oblitérations ?

Reçu d’André Boussard le 04/03/2022

Qui peut m’aider à expliquer l’affranchissement de ce document et l’oblitération différente au recto et au verso du pli ?
Merci d’avance de me dire si mon hypothèse vous semble plausible ou si une autre explication est plus correcte …

Description du document

  • Enveloppe dont les 8 timbres du recto sont oblitérés à VOROUX-GOREUX le 2-8-1926 à 14-15 h. avec pour destination ULFLINGEN / TROISVIERGES (Grand-Duché de Luxembourg).
  • Au verso, oblitération d’un 9ème timbre de 10 centimes par le bureau de BIERSET-AWANS le 2-8-1926 à 15-16 h et cachet luxembourgeois d’arrivée à TROISVIERGES le 3-8-1926 à 8-9 h.
  • Bel affranchissement mixte Houyoux et Albert 1915 par TP n°135 (2x), 136, 192 (2x), 193, 194 (2x dont un au verso) et 195 soit un port de 40 centimes au recto et de 10 centimes en plus au verso.
  • D’après l’ouvrage de E. & M. Deneumostier (1988), le tarif préférentiel pour une lettre vers le Grand-Duché de Luxembourg était de 40 centimes (0 à 20 grammes) et de 20 centimes de plus par tranche de 20 grammes supplémentaire du 1-7-1926 au 1-11-1926 (tarif international peu courant, valable pendant 4 mois seulement).
  • Le poids du document n’étant pas mentionné (1 port ou 2 ports si plus de 20 grammes ?) la seule mention manuscrite qui figure dans le coin supérieur droit du recto étant «Verso» au crayon noir.
  • Noter enfin le cachet privé à simple cercle de l’expéditeur « Victor Parent à Voroux-Goreux / Province de Liège » apposé une fois au recto et deux fois au verso ainsi que la fermeture de l’enveloppe par une grande vignette de promotion de la station balnéaire de COQ-SUR-MER.

Une hypothèse explicative

  • L’année 1926 a connu trois changements tarifaires successifs. Il n’est dès lors pas étonnant que l’expéditeur doute du tarif à appliquer pour un envoi au Grand-Duché de Luxembourg ! Au recto, Victor Parent a disposé un bel « affranchissement philatélique» correspondant au tarif en vigueur en Belgique (soit 40 centimes) et a ajouté « au cas où » 10 centimes au verso pour éviter une taxation au Grand-Duché de Luxembourg pour insuffisance de port.
  • Il ignorait peut-être que c’était soit trop soit trop peu: si le pli pesait moins de 20 grammes, l’affranchissement du recto constituait un port exact (et le timbre de 10 centimes du verso était superflu et n’aurait, en principe, pas dû être oblitéré sans la mention « affranchi par l’expéditeur ») ; au contraire, si le pli pesait de 20 à 40 grammes, il aurait dû être taxé de 20 centimes (2 x la différence) car affranchi à 50 centimes au lieu des 60 centimes requis.
  • A l’époque, le bureau de VOROUX-GOREUX était une Sous-Perception qui dépendait du bureau de perception de BIERSET-AWANS par où les plis transitaient.
  • Le préposé du bureau de VOROUX-GOREUX a annulé des neuf timbres du verso qui constituaient selon lui un port exact (après vérification éventuelle du poids ?) mais a inscrit « verso» pour attirer l’attention sur le timbre complémentaire y figurant sans l’oblitérer.
  • A BIERSET-AWANS, le préposé voyant la mention manuscrite « verso » s’est contenté de retourner la lettre et d’y oblitérer le timbre de 10 centimes resté vierge sans vérifier si le tarif était correct ou si la lettre avait été sur-affranchie par l’expéditeur.

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